MiCA : L’UE prévoit d’étendre les pouvoirs de l’ESMA sur les cryptomonnaies

Source : CoinTribune Titre original : MiCA : L’UE envisage d’étendre les pouvoirs de l’ESMA Lien original : https://www.cointribune.com/en/mica-the-eu-plans-to-extend-esmas-powers/

MiCA : Vers une extension des pouvoirs de l’ESMA en Europe ?

L’Union européenne a adopté MiCA, un cadre réglementaire ambitieux pour superviser les crypto-actifs. Pour plus de rigueur, la Commission européenne a proposé le 4 décembre 2025 d’étendre significativement les pouvoirs de l’ESMA sur les cryptomonnaies et les marchés financiers. Cette proposition, encore en négociation au Parlement européen et au Conseil, vise à rattraper les États-Unis en centralisant la supervision des infrastructures clés.

Si la proposition de l’UE est adoptée, l’ESMA disposerait de pouvoirs directs sur les prestataires de services sur crypto-actifs (CASPs), les plateformes de négociation et les contreparties centrales, en s’inspirant du modèle centralisé de la SEC américaine. Par ailleurs, la proposition inclut des mesures pour encourager l’innovation, comme un assouplissement des règles sur la technologie des registres distribués (DLT), tout en renforçant la cybersécurité et la supervision des nouvelles offres de jetons. Les objectifs affichés sont les suivants :

• Simplifier les règles ;
• Réduire les chevauchements nationaux ;
• Améliorer la cohérence réglementaire avec la création d’un nouveau comité exécutif au sein de l’ESMA.

Les failles de MiCA — Un terrain fertile pour les acteurs malveillants ?

Malgré ses ambitions, MiCA présente des failles exploitées par certains acteurs malveillants. Des juridictions comme Malte ont été critiquées pour leur laxisme, permettant à des entités peu scrupuleuses de contourner les règles. L’ESMA a également pointé du doigt le régime maltais, estimant qu’il ne répond que partiellement aux exigences de transparence et de sécurité.

Ces lacunes ont permis des pratiques douteuses, renforçant la nécessité d’une supervision centralisée. En réponse, l’UE durcit les contrôles, mais cette rigidité pourrait aussi étouffer les initiatives légitimes. Les petites entreprises et start-ups crypto redoutent des coûts de conformité prohibitifs, tandis que les investisseurs s’interrogent sur l’équilibre entre sécurité et liberté financière. La question se pose : ces failles ont-elles accéléré la décision d’étendre les pouvoirs de l’ESMA ?

USDT banni en Europe à cause de MiCA — Une aubaine pour Bitcoin ?

Depuis le 31 mars 2025, l’USDT a disparu des principales plateformes européennes. Tether, son émetteur, a refusé de se conformer à MiCA, accusant la BCE de favoriser son propre projet d’euro numérique. Cette exclusion crée un vide que le bitcoin pourrait combler, en tant qu’actif décentralisé et résistant à la censure.

Cependant, MiCA impose aussi des contraintes strictes aux plateformes, limitant l’attrait du BTC pour les particuliers. Parallèlement, la BCE et plusieurs banques européennes préparent le lancement de stablecoins en euro dès 2026, avec pour objectif de réduire la dépendance au dollar et de renforcer la souveraineté monétaire. Ce bras de fer entre Tether et les régulateurs européens illustre les tensions entre innovation et contrôle.

Les perspectives

MiCA et l’extension des pouvoirs de l’ESMA pourraient redéfinir le paysage crypto en Europe. Entre régulation stricte et souveraineté monétaire, l’UE trace une voie ambitieuse mais risquée. Le bitcoin en sortira-t-il renforcé ou l’euro numérique deviendra-t-il la nouvelle norme ? L’avenir des cryptomonnaies en Europe reste incertain alors que cette bataille réglementaire se poursuit.