Les mouvements récents du BTC et de l'ETH ont donné une réponse intéressante au marché : les mauvaises nouvelles, lorsqu'elles sont largement anticipées, perdent souvent leur pouvoir de nuisance.

Il y a peu, la Banque centrale du Japon a annoncé une hausse de 25 points de base, portant le taux d'intérêt officiel à 0,75 %, son niveau le plus élevé depuis près de 30 ans. Selon la logique habituelle, cela aurait dû constituer un signal de baisse standard, pesant sur l'ensemble du marché des actifs risqués. Mais la réalité a démenti cette attente — le Bitcoin n'a pas plongé, au contraire, il a solidement maintenu au-dessus de 87 000 dollars, allant même jusqu'à tester la zone des 87 500 dollars.

Ce retournement a laissé certains investisseurs débutants un peu perplexes. N'a-t-on pas dit que la hausse des taux n'était pas favorable aux actifs risqués ? Pourquoi la cryptosphère a-t-elle plutôt monté cette fois ?

En réalité, cela reflète un tournant important — le marché de la cryptomonnaie est en train de grandir. Lorsqu'une information est discutée et anticipée en boucle par le marché, une fois qu'elle se réalise, celui-ci l'a déjà intégrée. Tous les impacts sont déjà dans le prix. Ce n'est pas que le marché réagit lentement, c'est qu'il est suffisamment mature.

Les plus directement impactés sont en fait ceux qui exploitent l'arbitrage sur le yen japonais.

Vous vous souvenez de l'époque des taux zéro ? À cette période, les grandes institutions semblaient profiter à fond des fonds en yen — emprunter presque sans coût, convertir en dollars, puis acheter des actifs à haut rendement comme le Bitcoin. La gestion du risque était parfaite, et les gains étaient incroyables. Maintenant, avec un taux à 0,75 %, même si cela paraît peu, le problème c'est que le coût de financement a été multiplié par 7,5. En d'autres termes, ce qui était auparavant un emprunt quasiment à coût zéro, devient aujourd'hui un emprunt de 1 million de dollars pour un an, avec 75 000 dollars d'intérêts à payer.

En faisant le calcul, les fonds à effet de levier qui gagnaient à peine quelques points grâce à l'arbitrage commencent à se retirer. À court terme, cela peut provoquer des chocs de liquidité, mais à long terme, ce n'est peut-être pas une mauvaise chose. La cryptosphère ne sera plus manipulée comme une montagne russe par des fonds d'arbitrage, mais sera plutôt guidée par une demande réelle et des fondamentaux — plus stable, plus sain.

Ce qui est le plus intéressant, c'est un phénomène récent : bien que le niveau de levier global du marché reste élevé, la part des détenteurs à long terme dans les positions augmente lentement. Cela indique que le nombre de personnes qui croient sincèrement en Bitcoin est en train de croître, plutôt que des spéculateurs à court terme qui ajoutent du levier pour quelques points de profit. Ce changement de structure est plus significatif que n'importe quelle fluctuation de prix unique.